english version Mahabharata

Ma conception de la foi hindoue
My conception of hindu faith

Les aspirations de l'être humain.

Les deux aspirations d'ordre spirituel de l'être humain viennent d'être évoquées succinctement. Ce sont: 1/ la (le?) moksha, réalisation de notre vraie nature et communion intégrale avec Dieu; 2/ le dharma, accomplissement de notre devoir envers Dieu au cours de notre incarnation. A celles -ci il faut ajouter deux aspirations d'ordre matériel qui ne doivent en aucun cas être négligées comme nous allons le voir: 3/ le kama, assouvissement des plaisirs physiques et mentaux; 4/ l'artha, la prospérité et le pouvoir. Un sujet longuement débattu dans le Bhaagvad Gitaa et autres Upanishads est le bien fondé d'abandonner toute autre activité que la recherche de la Vérité par l'étude et la méditation. Une critique majeure que l'on peut faire des religions Bouddhiste ou Jain est justement d'avancer à priori que l'activité matérielle est vaine et source d'impureté. Qu'elle est même utopique, notre existence et celle du monde qui nous entoure n'ayant aucune réalité permanente. Le Gitaa propose 3 voies principales dans la recherche de la Vérité (Yoga). L'une, dhyaana- yoga (de dhyaana signifiant attention, soin et par extension méditation), est le détachement des activités humaines pour se concentrer sur la réalisation de Dieu. Lord Krishna souligne plusieurs fois que cette voie est semée d'embûches et que l'on peut s'y perdre. Une autre est la bhakti-yoga, dévotion pure et simple, préconisée pour l'esprit simple à la compréhension limitée. Mais si Il a donné à l'homme une enveloppe matérielle s'est bien pour s'investir dans des activités (karma) et jouir de la Vie. Sinon pourquoi nous la donner? Le secret de la libération (moksha) n'est pas dans l'abstraction de toute activité mais dans le détachement de leur fruit (karma-yoga).

Il n'est dit nulle part à ma connaissance que la jouissance de la vie soit un péché. Faut il rappeler aussi le fait que Dieu lui même se prescrit des activités visant à donner l'exemple et assurer le bien être de ses créatures (Bh.G 3-22 à 3-25).
Aucune tache ne m'est prescrite dans tout l'Univers, ni Je ne désire ou ai besoin de quoi que ce soit. Et cependant Je m'engage dans des taches prescrites car si je manquait de m'engager dans ces taches, certainement tous les hommes suivraient mon exemple.

Non, la jouissance de la vie n'est pas un péché. Simplement si nous voulons communier avec lui, il faut apprendre progressivement à reconnaître en toute équanimité leur intérêt limité, même lorsqu'il s'agit de l'altruisme. Un bon karma réside dans l'annulation des passifs des activités antérieures et un détachement progressif sur la base des règles d'or du dharma. Krishna nous rappelle pour nous écarter des dangers du renoncement aux activités matérielles qu'un esprit sain réside dans un corps sain. En d'autres termes que l'on peut difficilement réfléchir sereinement à la condition humaine le ventre vide, dans le froid et les courant d'air, avec quelques autre pulsions inassouvies du côté du bas ventre. J'y ajouterai que même si Il ne nous avait doté d'une âme, après tout il nous a aussi créé pour jouir des miracles de son univers par notre intermédiaire. Hum! certains réprouvent Ses activités délictueuses lors de son incarnation en Krishna (voir annexe). L'une des aspirations temporelles de l'être humain est le Kama. Plaisir ou désir? Uniquement sexuel ou de toute nature? Si je m'en réfère au Bhaagvad Gitaa, kama serait plutôt la passion, activité purement rajasique susceptible de nous lier corps et âme:

Sangat sanjaayate kama, kamat krodho bhijaayate

(Bh.G.2-62): de l'attachement à l'objet des sens naît le désir et du désir (inassouvi) suscite la colère (ou la peine)
Il nous est répété plusieurs fois qu'il faut même nous détacher des liens affectifs pour nos proches, non seulement parce qu'ils nous écartent de notre contact permanent avec Dieu mais aussi parce qu'ils sont source de misère, ne durant qu'un temps. Dieu l'a voulu pour renforcer le plaisir. Que serait une journée sans un lever et un coucher de soleil? Pourrions nous apprécier pleinement les plaisirs des couleurs de l'automne et de l'éclosion du printemps si il n'y avait l'hiver? Nos parents ne nous sont ils pas plus proches par la mémoire que nous en avons dans notre cœur que par leur présence physique?
A l'opposé, comment prétendre se détacher des plaisirs si l'on n'en a fait l'expérience? Il en est sans doute de même de la quatrième aspiration humaine, l'artha. Il s'agit de la recherche de la richesse, de la position sociale, en d'autres termes de la puissance, qui n'a rien de répréhensible si elle est utilisée à bon escient. On peut même considérer que le kama et l'artha font partie du dharma tant est qu'ils sont nécessaires à notre épanouissement et à la réalisation d'autres taches.

Revenons encore un moment sur les valeurs morales de base qui constituent les piliers du dharma. Dans l'ensemble elles sont les mêmes que celles reconnues par le croyant des autres religions ou l'athée en toute possession de son bon sens. Toutefois l'amour de son prochain n'est pas mis en exergue comme dans la foi chrétienne, sans doute parce qu'elle passe après l'amour de Dieu et en fait finalement partie (voir shloka 6-30 du Gitaa cité plus loin). Deux autres valeurs constituent des priorités du mode de comportement hindou, la vérité et la non violence. Celle ci doit être comprise dans un sens plus général que celui dans lequel nous l'employons couramment en occident mais englobe d'autres valeurs reconnu par l'occidental: la non violence envers soi même et le respect de la liberté d'autrui. On peut résumer le principe de non violence par ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse. Cela inclue respecter ses croyances et c'est sans doute ce qui justifie la conception différente de la laicité reconnue par la constitution de l'Inde et par celle de la France: dans un cas la laicité consiste à protéger la pratique de toutes les croyances et dans l'autre le leur interdire d'intervenir dans la législation et la vie publique. Il existe des exceptions, notamment lorsque le svadharma du guerrier implique de tuer comme dans le cas d'Arjun (voir shloka 2-38 cité ci dessous). La vérité est une valeur tellement essentielle qu'elle est la devise de l'État indien et figure jusque sur les billets de banque: la vérité prévaudra. N'oublions pas que le but de l'existence humaine est avant tout la recherche de notre propre vérité, celle de notre communauté naturelle avec Dieu. Renoncer à une part de la vérité pour satisfaire à des satisfactions matérielles c'est en quelle que sorte rejeter Dieu. Il est évident qu'il ne s'agit pas ici uniquement de dire la vérité mais de respecter ses convictions profondes, d'être vrai avec soi même dans ses pensées et dans ses actes. On conçoit 2 exceptions: 1/ lorsque la vérité blesserait inutilement par exemple un malade ou e augmentant la détresse d'un individu en danger; 2/ et bien entendu lorsque l'on dit à une femme qu'elle est la plus belle (dixit Mahaabhaarata- (4).
Quelques citations du Mahaabhaarata à propos de ce qu'est le devoir et les conflits d'intérêts éventuels:

maanasan savebhutanan dhamemaahumenishinia
tasmaat savaishu manasaa shivamaacareta

(Mh.shanti. Mh.livre de la paix-vers 193.31): Celui qui a réfléchi profondément sait que ce qui est accompli avec cœur et concentration pour le bien d'autrui est le dharma. Ce qu'il ne trouve pas agréable qu'on lui fasse i lne le fait aux autres. Il sait que ce qui est malheureux pour lui l'est aussi pour les autres

tyajeta kulaathre purush graamsyaathra kulan tyajeta
graaman janapadasyaathre aatmaathre puthivi tyajeta

Mh.ughog -vers 37.17): Sacrifie l'intérêt de l'individu à celui de la famille, la famille au village, le village au pays et le monde entier à celui de l'âme.

Les suivants extraits mettent en exergue la conquête de soi et en donnent une définition claire

damena sadushan dharman naatyan lokeshu shukruma
damo hi paramo loke prashastan savradharminiaama

Mh.shanti-vers 160.10): Il n'existe au monde aucun devoir supérieur à la conquète de soi-même

ksha maa dhutirahinsaa ca samataa satyamaarjavama
inindryaabhijayaa daakshya maadravan hiracaapamama|
akaapranyamasanramthan santosha priyavaaditaa
avihinsaanasuyaa caapyeshan samudayo daman

(Mh.santi. vers 160.15 et 160.16): La conquête de soi-même conduit au pardon et à la réconciliation, la patience, la non violence, l'équanimité, la vérité, la simplicité de caractère, le contrôle des sens, la gentillesse, la modestie, la générosité, l'absence de colère, le contentement, la douceur de parole et à ne pas rechercher la faute des autres.

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note 4: J'entends déjà les féministes. Ouh! l'affreux macho. Je n'y peux rien mesdames, tous ces écrits datent de plus de 2000 ans. Aidez nous à évoluer.

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