en toute humilité je devrais admettre que je n'ai rien compris et me taire, le silence etant le premier pas vers la sagesse.
Mon propos n'est pas de présenter une synthèse de la philosophie
des penseurs hindous, n'ayant subi aucune formation universitaire en philosophie
et lu qu'une fraction de leurs écrits, comprenant outre les 4 Veda,
leur analyse dans les Upanishad, environ 36 poèmes dévotionels appelés
Puraana sans oublier le Raamayana et la Mahaabhaarata, pour ne se limiter
qu'aux écrits anciens (1). Ceux qui ont
une meilleure connaissance de ces textes voudront bien me pardonner de les
avoir mal interprétés ou de n'en présenter qu'une version,
celle qui m'a redonné la foi en Dieu après avoir renié
pendant plus de quarante ans la conception de la religion qui m'avait été
transmise par les prêtres catholiques. Mon but n'est pas de faire
la critique de la conception chrétienne de la foi. Chacun est libre
de concevoir sa propre relation avec le Tout Puissant et de lui donner un
nom de son choix. Je ne prétends pas avoir bien compris l'essence
de tous les livres saints. Saints ils le sont tous du fait qu'ils ont été
écrits pour nous aider à nous rapprocher de Dieu, par de saints
hommes ou par Dieu lui même selon ce qu'il vous plaira de croire.
L'essentiel n'est pas de décider qui a raison du Chrétien,
du Mulsulman, du Juif ou de l'Hindou mais de se forger une opinion en laquelle
on croit. Je ne sais d'où j'ai extrait cette pensée dans le
Mahabharat mais je trouve approprié de la citer ici: " une connaissance
n'est jamais ni parfaitement erronée ni totalement vraie". Pour
donner un exemple la conception des anciens d'un soleil tournant autour
de la terre est tout à fait utile pour visualiser le principe des
éclipses solaires /d'un soleil ponctuel par l'ombre portée
de la lune. Si ce n'est le concept de base de la religion hindoue, cette
pensée peut constituer une première définition du mode
de pensée hindou. Dieu est indéfinissable et notre connaissance
de Lui est évolutive. Quelle que soit notre croyance quant à
ses buts concernant sa création et notre sort, la remettre en question
n'est pas un signe de dépravation mais inhérent à notre
nature: à la compréhension limitée qu'il nous a octroyée.
Nous verrons que selon la conception hindoue, Dieu nous laisse le choix
de notre futur. Il n'est pas interdit de penser que, dans sa magnanimité,
il pourrait tout aussi bien accorder à chacun conformément
à ses vœux la rétribution de sa bonne volonté et de
ses actes au Paradis espérée par le croyant des religions
sémitiques ou la communion entière avec Lui recherchée
par l'Hindou. Ce texte n'a pas la vanité de vouloir vous convertir
mais tout au plus de vous faire connaître un point de vue personnel
et si je n'ai pas trop mal digéré mes lectures, d'augmenter
un peu votre culture. Puisse cet apport vous aider à mieux comprendre
la conception de la vie d'autres personnes. Ici je reprendrai un mot de
J. Nehru: "La culture est la capacité de comprendre l'autre
personne. L'esprit cultivé a ses portes et fenêtres ouvertes,
s'imbibant de nouvelles choses. Il a la capacité de comprendre le
point de vue des autres pleinement, même si il ne doit pas toujours
le faire sien.". Je dois admettre que le nombre limité d'ouvrages
sur l'Hindouisme dans les librairies et sur internet m'a depuis longtemps
profondément choqué, comparé au foisonnement de ceux
sur le Bouddhisme, le Yoga, le Zen, les Tantras. La lecture de leur contenu
constitue un bon exercice de la tolérance quand ils réduisent
dès les premières pages l'Hindouisme à un ensemble
de mythes exotiques, des rituels anciens et au système controversé
des castes. Si je peux vous en donner un point de vue un peu plus spirituel,
même si il est partiellement erroné, ce texte aura au moins
une utilité.
note 1: Faute de pouvoir éditer le texte en surlignant
les voyelle prolongée comme il est d'usage j'ai adopté la convention
de doubler les a qui sont distinctement prononcés par tout Indien comme
le premier a du nom de Lord Raama. On se salue en invoquant Ram, Ram et on
ne prononce le deuxième a généralement que dans Raamayana.
Surligner les i, u ou é m'a paru moins indispensable car ils ne sont
en tout état de cause jamais complètement omis.
Investie pendant un certain temps d'une enveloppe charnelle pour jouir de la création de Dieu, notre âme doit apprendre à s'en affranchir par le détachement et la méditation pour retrouver sa vraie nature. Si elle n'y parvient elle n'est pas prête à la libération consistant en une communion totale avec Dieu et subira le sort qu'elle a elle même choisi: la renaissance sous une forme correspondant à ses aspirations.